Histoire courte — Quand tout part en Vril(le)

Le commando était au complet et prêt à en découdre. Assemblé à la hâte le mois précédent, le groupe était composé de soldats d’élite. Chacun d’entre eux avait des états de service à faire pâlir. “Sarge” était le chef de l’escouade. Il avait des dizaines de missions d’infiltration à son actif. Aussi doué avec sa Thompson que pour diriger ses hommes, il les avait d’ailleurs personnellement choisis.

Parmi eux se trouvaient Quentin, Claudine et “Red Hawk”.

Quentin était un maître de la discrétion. Aussi fou que cela puisse paraître au vu de l’armement Nazi, son arme favorite restait l’arc. C’était atypique, mais d’une efficacité redoutable. Sarge l’avait déjà vu à l’oeuvre et n’avait rien à redire.

Claudine quant à elle s’abattait sur ses ennemis à une vitesse fulgurante. Ceux qu’elle laissait dans son sillage avaient rarement l’occasion d’entrevoir son visage d’ange.

“Red Hawk” était une sniper d’exception. Sa précision n’avait pas d’égal. Elle était souvent appelée pour éliminer les hauts-gradés ennemis. Elle détenait le record de distance pour un tir en pleine tête depuis le début de cette guerre. La balle avait parcouru 1450 mètres avant de venir se loger dans la tempe d’un Oberführer.

Ils n’étaient que 4 pour mener cette mission à bien et aucun renfort n’était prévu. Ils étaient loin derrière les lignes ennemies. Ils savaient que c’était du suicide, mais leur détermination était exemplaire, inébranlable ! Ils en avaient vu d’autres. Surtout, ils savaient que sans leur contribution, la guerre risquait de prendre un tournant dramatique dans les prochaines semaines. Les Nazis avaient en effet créé de nouvelles armes et le bloc de l’ouest devait absolument en apprendre plus sur celles-ci…

Sur papier, tout semblait très simple. Pénétrer dans l’enceinte du château, localiser et extraire les dossiers de recherche. Rien de bien compliqué. Mais les plans survivent rarement à leur première rencontre avec la réalité…

Une fois sur place, ils avaient vite compris à quel point les services de renseignement s’étaient vautrés. Les Nazis étaient bien plus nombreux que prévu. Il fallut toute l’adresse de Quentin pour dégager l’entrée et permettre au groupe d’accéder au bloc principal.

Les couloirs menant à la zone ciblée étaient contrôlés par des patrouilles. Le commando les élimina une à une, sans qu’aucune alarme ne retentisse. C’était d’ailleurs la seule option. En cas d’alerte, les nazis n’auraient pas hésité à détruire les précieux documents.

Les rapports de renseignement mentionnaient la présence d’un prisonnier de guerre. Bien que l’équipe aurait voulu pouvoir le secourir, cela s’avéra impossible...

Alors que le sergent venait de récupérer des munitions, des cigarettes et quelques Reichsmarks sur le dernier soldat abattu, il s’attela à crocheter la serrure de la porte attenante. C’était le seul accès vers le bureau où devaient se trouver les documents. Une fois la porte déverrouillée, il se trouva face à face avec plusieurs gardes. Il s’en fallut de peu, mais Quentin et lui réussirent à les maîtriser in extremis.

Leur répit ne fut que de courte durée. De nouvelles patrouilles qui venaient de prendre leur quart arrivèrent rapidement dans la pièce voisine. Quentin en élimina quelques-uns avec l’aide de Claudine, tandis que le sergent les couvrait. Le fumigène qu’il avait habilement lancé leur fit gagner un temps précieux, empêchant les ennemis de les repérer trop rapidement. Celà donna l’opportunité à Red Hawk d’éliminer une patrouille entière à elle seule. Un exploit qui lui aurait certainement valu une médaille... Malheureusement cela ne suffit pas. L’alarme avait finalement été déclenchée et les troupes nazies eurent vite fait de les encercler. Ils détenaient les documents et étaient à deux pas de la sortie, mais leur sort était scellé… Malgré leur détermination, le temps leur avait fait défaut.

Nous avons découvert ces informations grâce aux dernières communications Nazies interceptées et décryptées par les Anglais. Ce n’était pas un hasard si les Allemands étaient aussi nombreux sur place. Le Vril semble être la clé de voûte de leurs plans pour reprendre la main sur le conflit. Les nazis ont réussit à lancer la production à grande échelle et il ne faudra pas longtemps avant qu’il commence à être déployé sur le terrain.

Le commando n’a vraisemblablement pas été mis à mort, mais nous ne savons pas où ils sont retenus. Nous recommandons la formation et le déploiement immédiat d’un nouveau groupe d’intervention d’élite…